Au commencement il y a l’intuition du thérapeute.
Le thérapeute qui ne commence pas bille en tête : » Racontez-moi !!! »
Au contraire il reste flou, indécis, incertain, laissant le patient donner de petits indices.
Et ce sont ces indices qui vont induire la décision de faire une thérapie secrète.
Bien sûr on ne laisse pas transparaitre au patient: « Votre truc c’est du lourd ! On va pas l’attaquer de front ! »
Un cas
Dans les années 80 nous avons un groupe de travail de thérapeutes « éricksoniens » .
Le « cas » du jour est une belle jeune femme.
L’intuition du jour est qu’il est pertinent de procéder par thérapie secrète.
Le dialogue se fait par le « signalement par les doigts ».
Thérapeute : Je vous invite à mettre vos deux mains sur/près de vos genoux.
Patiente : Pose ses mains.
Thérapeute : Je vous invite à penser – sans rien m’en dire – à une situation ancienne en lien avec ce qui vous fait problème aujourd’hui. Quand vous êtes suffisamment dans ce souvenir, un de vos doigts va se soulever.
Patiente : Après un temps un doigt se soulève.
Thérapeute : Bien ! Je vous invite à entrer en contact avec les sensations de ce souvenir. Quand une sensation se précise, un de vos doigts se soulève.
Et ainsi de suite pour :
– une exploration de la situation « traumatique »
– un « jeu » avec cette situation (l’imaginer plus colorée, moins colorée, plus rapide, plus lente, etc.)
Le travail du thérapeute est massivement basé sur son intuition.
En effet il a un minimum d’indications objective : un ou des doigts qui se lèvent.
Mais, par exemple, selon quel doigt se lève pour répondre à telle proposition cela peut alimenter l’intuition.
Il y a, bien sûr, l’ensemble du non verbal – posture, dynamique, mimiques faciales, couleur de la peau, etc.
40 ans plus tard, l’ancienne jeune femme va plutôt bien
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